Ainsi qu’il en a déjà été question dans un article précédent accompagné de clichés flatteurs révélant le véritable niveau technique du Team Funboard, la saison 2013 va bientôt ouvrir le ban, et certainement avec elle son lot d’émotion, d’illusion, de passion et de pièges à cons.
C’est l’occasion de revenir un bref instant (ca vaut pas plus) sur le cru 2012, lequel, à l’instar d’un mariage gay, a débuté par de belles promesses pour finir dans les gorges profondes d’un tunnel à lentilles malodorant.
En effet, après 4 malheureux contest disputés à la hâte dans le premier trimestre, laissant présager le meilleur pour la suite, la feuille de route est restée aussi vierge que la nonne supérieure de l’Abbaye de Fourmoidonc en Loucedé.
C’est d’autant plus dommage que la première édition 2011 avait tout de même, au delà de quelques détails réglementaires hauts de coeur et bas d’étage, laissé entrevoir une grosse série sur 2012.
Mais quand les gros sont maigres, les maigres sont déjà morts, et cette famélique saison 2012 a joué son propre requiem, obligeant les juges arbitres à juger bon (c’est bien là leur métier) de rendre la main après se l’être lavée, et de virer purement et simplement l’édition sur le compte de pas de chance.
Brèfle, et paraphrasant le Jeff, expert en communication et précurseur de tous les réseaux sociaux, dans son twitt laconique tout autant que répétitif « allez tous vous faire fourrer », le corps arbitral a bien l’honneur de vous indiquer que si vous ne vous bougeasse pas le fion fissa fissa, ledit championnat risque fort d’essuyer en 2013 une nouvelle dégradation de cotation, alors qu’il est déjà sous surveillance négative depuis sa création, et que le dépôt de biplan le guette après un dernier plan de restructuration.
Considérant que la chance est surtout une question de veine, il conviendrait donc que vous scrutiez votre Ford intérieure pour évaluer vos motivations, de façon à (re)venir en cette sainte année 2013 avec de l’antigel dans l’calbute.
Cela étant, je ne résiste pas à l’envie de dresser un rapide tableau des performances 2012, ce qui permettra de re-niveler la valeur du plateau toujours aussi relevé pour 2013.
En haut du pavé, il est presque banal de retrouver Le Nino et Mastar Corsu, tant habitués à vivre sur un grand pied qu'ils peuvent fêter leur victoire ex-aequo en grande pompe, et ce autant en slalom qu’en wave riding, domaine dans lequel ils sont devenus quasi intouchables.
Le Mastar prend son panard
Le Mastar, grand blessé hypocondriaque toujours en pleine forme, devient de plus en plus social, quand il se regarde, il s’inquiète, mais quand il voit les autres, il se rassure, et il est toujours prêt à claquer les volets au premier qui met le nez à sa fenêtre.
Son esprit mobile n’étant pas garanti contre les idées fixes, il considère que dans la vie il y a trois fléaux majeurs : les guerres, les épidémies, et le près serré.
Après s’être adjugé en slalom une première victoire sans trembler, il gratifia l’assemblée d’une chute inhabituelle dans la 2ème série, et le piédestal sur lequel le sort, le destin ou bien les lacunes criantes du troupeau de blaires qui constitue son proche environnement concurrentiel l’avaient propulsé, a fini par s’ébranler (le piédestal, pas le troupeau de blaires, abrutis).
Que celui qui n’a pas vu sa hure dans l’eau en train de regarder le Nino lui damer le pion en sortie de bouée, n’a pas idée de ce que peut penser un faisan regardant le froid canon du chasseur pointé sur lui.
Heureusement le Lio et le Jeff, trop occupés par ailleurs à jouer à « Jacadi tombez au jibe » (une version édulcorée du reality show «tirez pas sur les faisans »), n’ont pu ce jour là en profiter. Le Mastar les a mis d’accord, on n’appelle pas un chat pour séparer deux oiseaux qui se battent.
En vague, il s’est appliqué à respecter la règle des 3 C : des Couilles, du Coeur, et des Couilles, mais il a encore dû lâcher une épreuve à son dauphin.
Est-ce qu’il n’est pas en train de baisser, à force de se blesser ? Malheureusement, personne n’y croit, mais si personne n’est meilleur que lui, il n’est pas plus fort que nous !
Le Nino fait le barbo
Le nino, tel un percepteur, à mis toutes les faiblesses passagères à contribution directe. Opportuniste efficace, ca change du temps où le Cool Rider rêvait son futur tellement fort qu’il ne tardait pas à s’endormir.
Une erreur pouvant s’avérer exacte selon que celui qui l’a commise s’est trompé ou non, le wave rider pur jus du Versoud, s’est ainsi retrouvé aux premières loges en slalom, ce qui est déjà un soi un évènement majeur dans ce 21ème siècle, après que le reste du peloton festoyait comme un lâcher de cochons sauvages dans un champ de mais, entre jibes hésitants et calcul de bouées inappropriés, sans oublier les contestations du Kid de Saint Nazaire qui tient toujours à faire savoir haut et fort qu’il n’a rien à dire.
Fast Lio, bo-bo, guignolo ou mafioso
Le Fast Lio, tu le laisses 2 mn, il te calcule un dénivelé positif et il continue de pester en attendant qu’il y ait vraiment un près serré à 12/14 nds.
Ayant été très hargneux dans son enfance, il faut lui reconnaitre qu’il a su rester jeune, et la faveur du classement honorable qu’il arbore finalement en 2012 ne fait pas oublier qu'il a boycotté les 2 seules épreuves de wave.
Philosophe et surtout cycliste à ses heures perdues, sa gestion des priorités et des investissements ne lasse pas d’étonner, mais l’homme est soucieux de ne pas vivre en contradiction avec les idées qu’il ne défend pas, et ma foi, si les choses ne sont plus ce qu’il voulait qu’elles fussent, il regrette néanmoins qu’elles ne fussent plus ce qu’elles étaient.
Rois des phrases sentencielles à double sens, trois vitesses et une marche arrière, mais non remboursées par la sécu, il rigole doucement en pensant au jour où il remontera la pente (non, pas en vélo) : plus on prend de la hauteur, plus on est haut. Putain ca fait du dénivelé positif en plus, ça.
Il sera là en 2013, toujours aussi jeune.
Le Jeff : avis de recherche en cours sur cette personne
Le Jeff, lui est à l’art du windsurf ce que la peinture doit à l’impressionnisme : tout est dans le clair obscur.
Préférant l’au delà au vin d’ici, il se fit violence pour égayer le parcours de deux criantes participations qui n’apporteront finalement pas grande contribution à l’amélioration de l’espèce.
Sans tomber dans l’optimisme, car l’individu est surtout optimiste sur l’avenir du pessimisme, il partit ventre à terre pour éviter d’être dos au mur, et il finit les pieds devant, dans un embrouillamini litigieux sur l’azimuth de passage de la bouée d’arrivée avec son trivial compère de St Nazaire, lequel a toujours de la suite dans les idées à défaut d’avoir la langue dans sa poche.
La rixe tourna presque vinaigre à coup de wish ajustés, et heureusement que le Jeff a un nez, sinon, il le prenait en pleine gueule, ce qui risquait en plus de générer un conflit international sur la question de la responsabilité quasi délictuelle en zone maritime non déterminée.
Le slalom, c’est comme la dinde, sans les marrons, c’est vulgaire.
Pour sa participation en 2013, on attend de savoir si une fumée blanche ou noire sortira de son calfouète.
Avec le Nico, c'est encore du solo et du rififi à gogo
Nico, quant à lui, et sachant pertinemment qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont assez mal vus, a continué à réciter ses gammes de slalom et de wave en solo.
Pas de doutes, c’est bien en bûchant qu’on devient bucheron. Z’avez déjà vu par exemple un bucheron qui joue du piano, ou un taureau andalou sur des patins à glace ?
Ouais, le Nico, c’est un artiste, c’est un gars différent, à part : il est une sorte de magicien.
Avec une voile et un flotteur, il te fait un quiver de deux voiles et deux flotteurs à la fin de la journée.
Quand on dit « réciter ses gammes » en wave, entendez quand même au bas mot un budget à 4 chiffres minimum.
Avec lui, les flotteurs sont coupés en 2, et on est certain d’être plié en 4.
Bon, à la dernière sortie, il a essayé de se faire deux fémurs avec un. Pas de chance, c’est le wish qu’a cassé. Matos de merde, c’est beau la science.
Mais il en faut plus au rigolard triathlète pour se démobiliser, et s’il fait rire tout le monde parce qu’il est différent, lui dit volontiers qu’on le fait bien rire parce qu’on est tous les mêmes.
Le Breizh' est à l'aise ou bien aux fraises
Le Joyeux Breton, après une belle impression en 2011 où il a failli faire rêver son public, qui le suit de très loin c’est-à-dire plusieurs galaxies probablement, il a passé 2012 tellement vite que personne l’a vu. Il est prouvé que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son : c’est pourquoi on l’a vu brillant avant de ne plus l’entendre.
A moins qu’il soit parti travailler des back loop en Bretagne méridionale, il s’est fait plutôt rare.
Capable du meilleur comme du pire, c’est bien dans le pire qu’il a été le meilleur, absent en slalom, invisible en vague, on lui avait pourtant dit qu’on pouvait toujours s’isoler mais jamais seul.
Se perdant en contestation sur le règlement et en affirmation improbable sur la qualité des vagues de bord de plage, il fut vite à bout de souffle, à bout d’arguments, mais pas au bout de ses peines, les pentes neigeuses de l’hiver finissant de raboter son estime de soi à l’aune de quelques critiques littéraires acidement subjectives.
Certains l’ont en effet aperçu sur des pistes de skis cet hiver, tentant d’éprouver de nouvelles techniques révolutionnaires de glisse et surtout de lancer une mode vestimentaire qui jusque là n’avait pas réussi à dépasser les frontières de la fashion week de Fort Boyard.
Gageons qu’on le retrouvera en 2013
Je ne parle pas de Rodrigo, dont l’invitation anonyme dans ce championnat n’est qu’une parenthèse spatio-temporelle au sein d’un paradoxe présentiel inter sidéral : humanoïde entièrement réalisé en matière agnostique, autrement dit pour éclairer le profane, en roublure de plastronium salygovalent, il se présente sous la forme néo-classique d’un bipède tripode à sollicitude variable, c’est-à-dire d’un ictère octo-polygonal multiforme à incidences ipso facto réversible. Ce qui en fait pour parler simplement, et comme chacun le sait, un combiné de smuphre à l’état pur et de troudubal filtrant sulsiforé, ce que vous tairez car il n’a pas lui-même conscience de son état, mais dont la conséquence subséquente pour ce qui nous importe est qu’il est invisible tout en figurant au classement.
Un p'tit coup de Sylvain, ca mange pas d'pain (Tarifa 2000)
Il reste le Sylv’, celui dont l’absence est certainement la plus présente, lequel pendant ce temps s’est laissé pousser un semblant de barbiche pour faire du hors bord, avoir l’air d’un gratteux et regarder ce vil monde avec les yeux enfumés de Jimmy H. en revisitant Ben Harper avec une voix qu’on situe entre Dark Vador et Chantal Goya aux heures de bureau, et entre Marge Simpson et Gimini Cricket aux heures creuses.
Le tout entre des trippes à la mode de Caen, un trip pédagogique sur la culture du thé qu’il va surement essayer de fourguer à Thalassa, et quelques trips sportifs sponsorisés par La fondation Guy Lux.
Quand il court, on voit pas encore Calvin Smith, mais on voit bien sa calvitie.
Mais comme l’on dit à Sidi, si derrière toute barbe, il y avait de la sagesse, toutes les chèvres seraient des prophètes. Le championnat, s’il s’en branle comme de sa première vis d’aileron Us box, il le suit quand même du coin de l’oeil et n’hésite pas à en commenter les résultats avec l’esprit d’à propos d’un turfiste qui passe tout son fric sur des chevaux de trait. Les moines en fuite n’échappent pas à leur monastère.
Allez, espérons une bonne saison, c’est pas grand chose, ces petits riens qui font les petits touts.
Remettez le bleu de chauffe !
Après tout, il vaut mieux être optimiste et avoir tort que pessimiste et avoir raison.
J’ai envie de dire, pour 2013, comme un mot d’ordre, ce que San Antonio écrivait en 1976, dans l’un de ses nombreux chefs d’œuvre :
Remets ton slip, gondolier,
Et prend donc ton kif !
The Nino